Si le signe linguistique est arbitraire, comment la signification des mots peut-elle être partagée - Enquête 3

Modifié par Estelledurand

Extrait : 

Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire.

Ainsi l'idée de "soeur" n'est liée par aucun rapport intérieur avec la suite de sons s—ö—r qui lui sert de signifiant ; il pourrait être aussi bien représenté par n'importe quelle autre : à preuve les différences entre les langues et l'existence même de langues différentes : le signifié "boeuf" a pour signifiant b—ö—f  d'un côté de la frontière, et o—k—s  (Ochs) de l'autre. [...]

En effet tout moyen d'expression reçu dans une société repose en principe sur une habitude collective ou, ce qui revient au même, sur la convention. Les signes de politesse, par exemple, doués souvent d'une certaine expressivité naturelle (qu'on pense au Chinois qui salue son empereur en se prosternant neuf fois jusqu'à terre), n'en sont pas moins fixés par une règle ; c'est cette règle qui oblige à les employer, non leur valeur intrinsèque.

Ferdinand de SAUSSURE, Cours de linguistique générale (1916), Payot, 2005, p. 100.


Questions : 

1. Comment les exemples du deuxième paragraphe permettent-ils d'illustrer la thèse du caractère arbitraire du signe linguistique ?

2. Peut-on pour autant choisir les signes que nous employons selon notre libre arbitre ?

3. Comment, selon l'extrait, concilier l'arbitraire du signe et le fait que la signification des mots soit partagée ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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